Réfléchissons…
Juin 2016… L’engouement que rencontre les chevaux américains, les disciplines western et la culture du Far West donne à notre univers un rayonnement sans précédent. Dès lors, on ne compte plus les réunions qui débattent du modèle de développement harmonieux et durable dont rêvent professionnels et amateurs.
Les grandes questions du moment invitent ceux qui le souhaitent à la réflexion…
Le Monde et les temps changent… Tel est le titre de mon édito dans Newestern 37 qui vient d’arriver dans les kiosques.
Le Monde et les temps changent… En écrivant ces mots, je ne découvre pas l’eau tiède. Je mets des mots sur ce que tout un chacun éprouve au quotidien avec plus ou moins de perspicacité quand aux implications immédiates ou à venir des bouleversements en cours.
Il y a cinquante ans, en 1966, nos amis Américains fondent la NRHA (happy birthday) et, initient la métamorphose du cowboy (et de son quarter horse alors polyvalent) en « champions » de la reining horse industry. Songez donc quelle passion relie, nonobstant la pression d’enjeux croissant, Dale Wilkinson (« l’homme qui a inventé le reining » selon les spécialistes) et Casey L Deary (futurity winner 2015) au fil d’une saga héroïque, forcément héroïque.
Plus globalement, ceux qui ont connu les Trente Glorieuses mesurent quel gap sépare l’insouciance d’alors et l’inquiétude d’aujourd’hui.
Une moitié de siècle plus tard, notre existence est gouvernée par des concepts inédits… J’en ai retenu six plus un… Par ordre alphabétique : dérèglements climatiques – dilapidation de l’héritage des Lumières – flux migratoires – mondialisation néolibérale (chômage, déclassement et précarisation de la middle class) – révolution numérique (dont internet et les réseaux sociaux) – terrorisme islamique et… bien-être animal.
Une minorité bénéficie de la nouvelle donne (elle applaudit), la majorité en pâtit (elle gronde et bat le pavé). Le vieux monde craque. Le jeune monde vagit. Le passé inspire la nostalgie d’un paradis perdu, l’avenir – inconnu – génère des angoisses.
Concentrons-nous sur ce qui nous occupe au premier chef : le bien-être animal.
En 2015, le parlement a reconnu les animaux ès qualité d’ « être vivants doués de sensibilité ». Dans la foulée, le gouvernement a décidé d’un plan d’action pour le bien-être animal. Les cavaliers, qui sont naturellement des amis des animaux, ne peuvent que se réjouir de ces orientations. Nous verrons ultérieurement que c’est plus compliqué que cela…
J’avais coutume de dire (et d’écrire) que l’esprit western, par essence, respectait les chevaux et le bétail. Lors des mille discussions qui m’occupent ces temps-ci avec nombre de femmes et d’hommes de chevaux, on m’a fait observer – avec raison – que cette idée tenait de l’angélisme et/ou versait dans la langue de bois. Naïveté et perfidie donc ! Diantre !
A la réflexion, force est d’admettre que nous avons tous, un jour ou l’autre, été témoin d’un compétiteur acharné qui procédait, dans le warm up, à des réglages de dernière minute de manière brutale ou d’un cavalier approximatif qui, par méconnaissance ou indifférence, tourmentait la bouche de son cheval. Les dérapages relèvent-ils d’une poignée de moutons noirs marginaux ? Ou bien ces attitudes sont-elles tant courantes qu’elles exigent que nous nous organisions pour les interdire ? La question est posée…
Les mentalités ont changé et l’acceptation sociétale refuse ce qu’elle nomme désormais « conduites inappropriées ».
La question est moins philosophique ou politique qu’économique pour les uns, pénale pour les autres. Le professionnel qui s’obstinerait à mal traiter les animaux perdrait ses clients, l’amateur qui persisterait à les accabler « gagnerait » des ennuis judiciaires consécutifs à des plaintes.
La conjoncture nous invite à réfléchir au « bien-être animal ». Et sans doute à définir et appliquer une charte de bonne conduite !!!
A très vite pour la suite des réflexions que nous impose l’actualité.
N’hésitez pas à donner votre point de vue.
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