Qui trop embrasse mal étreint
Le bien-être animal – objectif de tous les cavaliers dignes de ce nom – ne peut pas dépendre du mal-être humain qui sacrifie sur l’autel d’une fausse morale à deux balles (l’anti-spécisme) la vraie complicité homme cheval.
Depuis la nuit des temps, l’homme et l’animal partagent un destin commun (ils sont dans la même arche). Nonobstant l’organisation darwinienne du Monde – puissants et impuissants / dominants et dominés / prédateurs et proie… – l’homme protège celui qui le sert. C’est bien sûr plus vrai pour le cheval et le chien que pour la volaille en batterie et le porc sur caillebotis qui n’ont d’autre horizon que de souffrir pour nourrir l’estomac peu délicat de tous ceux – les plus nombreux – qui n’ont pas le choix de la qualité de leur alimentation. Les nantis préfèrent les poules de luxe (humour grivois fort peu politiquement correct) bien élevées en plein air et nourries au grain. Ainsi, de manière « humaine » ou « inhumaine » l’homme n’a eu de cesse de progresser sur le chemin de la civilisation et de subsister grâce aux animaux.
Cependant, c’est à l’heure où nous n’avons jamais été aussi « civilisés », qu’un certain nombre d’esprits mal éclairés remettent en question ce qui a permis ce haut degré d’évolution. Dans un premier temps, Madame et Monsieur Michu ne voyaient pas de problème à boulotter du poulet industriel tout en offrant à Minouchette des « bouchées raffinées au saumon ». Rien n’était trop beau pour le greffier de compagnie. Cette dérive fondée sur un anthropomorphisme galopant a conduit nombre de gens à traiter leurs chiens et même leurs chevaux comme des enfants. Grotesque ! Ce n’est pas ce qu’attendent nos compagnons. Ils préfèrent sans conteste qu’on les prenne pour ce qu’ils sont donc que l’on respecte leur nature.
Cette « tendance » qui invite à priori plus à la moquerie qu’à la colère est finalement une arme entre les mains de louches individus qui pèsent de toutes leurs forces – elles sont considérables – pour contraindre le législateur à interdire la chasse, les courses de chevaux, la corrida, le gavage des oies, la pêche, les spectacles de cirques avec animaux, les zoos… Parallèlement, ils s’en prennent aussi à l’élevage sans distinction de nature traditionnelle ou industrielle (ferme des mille vaches). Et les plus illuminés des « animalitaires » entendent que l’on descende de cheval et que l’on renonce à nos bottes en peau de vache et à nos chapeaux en poils de castor. On voit bien dans quelle impasse ils cherchent à nous conduire : celle où règne le triste végétarisme et l’affligeant véganisme. Voici l’acmé de la civilisation de ces tristes sires dont l’auteur d’un récent ouvrage (l’antispécisme), très médiatisé, symbolise l’intégrisme intolérant (pléonasme).
En effet, que ce monsieur et ses copains s’éclatent à table en grignotant des graines ne génère qu’indifférence. Chacun fait comme il lui plait. Alors, si nous ne l’empêchons pas de manger ce que bon lui semble, pourquoi s’acharne-t-il à vouloir nous priver d’une bonne côte de bœuf bien saignante pour nous restaurer après une chevauchée fantastique.
Renouons avec des propos sérieux. Si d’aventure, par je ne sais quel coup de baguette tragique, le Terrien cessait d’élever, tuer et manger bovins, ovins, porcins et gallinacés… les animaux disparaîtraient de la surface du Globe. Sans doute que l’on en parquerait quelques spécimens dans des réserves aussi closes que Jurassic Park et que nous les observerions via des caméras pour ne pas troubler leur quiétude retrouvée.
Les cavaliers en général, western en particulier, aiment et respectent leurs chevaux. Ils sont pour le bien-être animal mais pas pour le mal-être humain. Sans doute peut-on réfléchir à la manière de les mieux utiliser. Sans doute doit-on inciter les aspirants cavaliers à mieux les connaître et à acquérir une bonne technique équestre de base. Sans doute serons-nous amenés à encadrer ou limiter ou adapter (ou expliquer) certaines pratiques qui peuvent choquer qui en ignore la réalité et la finalité. Mais ce qui ne souffre pas le doute, c’est que les amis des animaux doivent se mobiliser pour défendre la liberté partout où elle est menacée.
A très vite pour la suite des réflexions que nous impose l’actualité.
N’hésitez pas à donner votre point de vue.
Laissez un commentaire