Les reproches muets font les dialogues de sourds
J’entends ici ou là que tel ou tel nous fait le reproche de parler (trop) de tel ou tel responsable (président d’association, coach etc…) de tel ou tel professionnel, des champions étrangers qui gagnent des trophées en France et ailleurs, d’une discipline plutôt qu’une autre… Il suffit de consulter les 26 numéros de NEWESTERN pour voir que nous parlons de la plupart des professionnels (et d’un certain nombre d’amateurs) dès lors qu’ils ont une actualité. Cela dit, en effet, on voit certains plus que d’autres. Pourquoi ?
Les responsables… Dans tous les sports, les journalistes donnent régulièrement la parole à ceux qui sont en charge d’encadrer une discipline, une équipe, un champion. Aussi, à l’occasion des compétitions western, NEWESTERN donne – parfois – la parole aux coachs, aux présidents d’association de race ou de disciplines. C’est l’usage.
Les professionnels… Soucieux de communiquer à nos lecteurs amateurs les points de vue et autres conseils techniques des experts, nous sommes souvent amenés à nouer des collaborations avec les meilleurs pédagogue.
Les champions étrangers… Publier régulièrement la « litanie » de leurs succès serait préjudiciable à leurs homologues français. Nous abordons là un sujet délicat. Personne ne peut nier que dans les compétitions internationales entre professionnels (en reining spécifiquement), les champions étrangers inscrivent souvent leurs noms au palmarès.
Qu’est ce qui incite un investisseur à confier son cheval et ses « mises » à un entraîneur ? La compétence, issue d’une excellente formation, qui engendre le professionnalisme (méthode d’entraînement et synergie de compétences), qui engendre les résultats, qui engendrent l’honnêteté. La presse spécialisée dans cette optique joue le rôle d’un indicateur des chemins de fer ou d’un thermomètre. Rien de plus. Rien de moins. C’est à peine si, quand nous sommes en présence d’une belle histoire, édifiante ou exemplaire, nous nous fendons d’un commentaire enthousiaste. Pas de quoi dérégler la balance commerciale.
En revanche, NEWESTERN s’applique depuis maintenant six années à mettre en lumière tous les succès tricolores. Là encore, il suffit de compulser les anciens numéros pour s’en convaincre. Ce faisant, nous contribuons à souligner les mérites des professionnels français.
Es qualité d’organe spécialisé, nous avons une double mission : informer nos lecteurs mais aussi, mais surtout, favoriser le développement de l’équitation western en France. Cette préoccupation relève de l’intérêt général, celui des amateurs (à qui éleveurs, enseignants, entraîneurs doivent tenir leurs promesses), comme celui des professionnels, journalistes compris.
NEWESTERN est donc en première ligne pour révéler, défendre, mettre en lumière, promouvoir le cheval, l’équitation, la culture western qui apportent tant d’émotions à ceux qu’ils enthousiasment. Je ne sache pas que l’on puisse bien servir une cause – quelle qu’elle soit – sans l’avoir choisie, sans l’aimer plus que de raison. NEWESTERN produit 400 pages par an qui aident le monde western à se développer. Et depuis quelques mois, un site internet de type « portail western » qui délivre des infos (et des photos) en continu. Ainsi, nous soutenons tout à la fois l’intérêt général et les intérêts particuliers. Et nous sommes certains que la satisfaction des seconds dépend avant tout de la satisfaction du premier.
Voilà pourquoi les annonceurs qui souhaitent le développement du cheval, de l’équitation (sport et loisir), de la culture western achètent des espaces publicitaires. Voilà pourquoi les lecteurs qui vibrent de passion pour la western attitude s’abonnent à NEWESTERN ou l’achètent, ou le prônent.
Annonceurs et lecteurs ont besoin de NEWESTERN. NEWESTERN a besoin de ses lecteurs et de ses annonceurs.
Les disciplines… Toutes les disciplines sont géniales pour qui les aiment. Là encore, feuilletez NEWESTERN et vous verrez que nous avons parlé, une fois ou l’autre, des principales disciplines en donnant la parole à ceux qui en sont les spécialistes. Mais de la même manière que l’on parle plus de cyclisme en été que de curling, on parle davantage de reining en automne que du beach trail, du sun pleasure ou encore du ranch basking (spécialité texane pour cowboys en mode lézard).
A cet égard, les fans d’équitation (troisième sport français en nombre de licenciés : plus de 700 000) doivent constater que par rapport aux deux sports qui les précèdent dans le classement (le football et le tennis) l’équitation bénéficie d’un nombre d’heure de retransmissions télévisées très inférieur.
Pour quelle raison ?
Le football, cette espèce de religion mondiale pour béotiens zythologues, présente la particularité que chaque match est unique. Il recèle une dramaturgie, un suspens, des exploits individuels ou collectifs, télégéniques. Dès lors les chaînes de télévision (c’est la raison pour laquelle elles se ruinent en droits de retransmission) ont avec un match de foot un spectacle télévisuel fort couru, quasi idéal donc, notamment pour le saucissonner de juteuses tranches de pub. Enfin, le ballon rond s’adresse à tous les publics. Ce qui se passe sur le terrain est assez facile à comprendre.
Le tennis pour sa part est un sport (à haut niveau) extraordinairement spectaculaire donc téléspectaculaire.
L’équitation à l’inverse est, pour le grand public, un rien ésotérique. Certes, on peut comprendre que dans un parcours de CSO, le couple boucle son parcours plus ou moins vite que ses concurrents et renverse plus ou moins de barres. Mais si l’on ne sait pas apprécier la stratégie et la technique qui font les vainqueurs, on peut assez vite se lasser. Le dressage est par essence lui totalement hermétique. Et je ne suis pas loin de penser que le reining, qui exalte chez moi l’admiration pour l’harmonie sculptée, avec patience et détermination, dans une improbable complicité, soit aussi perçu par Monsieur Toulemonde comme un enchaînement de figures qui ne saurait le passionner pendant des heures. Il va sans dire que ceux qui sont initiés au reining comme au dressage ou au CSO ont des points de vue qui leur rendent les compétitions, sur canapé ou sur gradins, grisantes. Voilà donc les raisons qui font que la télévision, toujours très soucieuse d’agglutiner devant les petits écrans domestiques un max de ménagères et de ménagers aux cerveaux réceptifs à la réclame, ne programme pas davantage d’équitation sur les grandes chaînes et aux heures réputées pour leur grande écoute.
Enfin, à rebours de ce que l’on constate aux Etats-Unis, ou chaque discipline, chaque race, chaque région dispose de plusieurs organes de presse, en France, les cavaliers western – ils ont parfois moins en commun qu’un reiner avec un sauteur d’obstacles -, doivent faire magazine commun. A charge pour NEWESTERN de doser les parts dévolues à chacun de ses convives avec le plus de mesure possible. Croyez que c’est à chaque fois une gageure et… un échec. Qui trop embrasse mal étreint.
Mais de grâce, que l’on cesse de dire que NEWESTERN ou ceux qui le font sont « vendus » à telle ou telle personnalité ou discipline. Focalisés sur l’intérêt général, nous nous appliquons à travailler avec professionnalisme. Ce qui n’exclut pas une certaine subjectivité de bon aloi. Mais l’objectivité n’existe pas sans un brin de subjectivité.
J’ignore si l’en est un de vous toujours là à l’approche du point final de cet édito logorrhéique. Bien sûr qu’il est infiniment trop long. Il faut que je me surveille sinon je fais finir par discourir comme un dictateur Sud Américain. Mais bon, quand les mots débordent d’un cœur oppressé, il faut bien les coucher quelque part. Merci pour votre attention et n’hésitez pas à me faire part de vos réactions.
Amitiés Western.
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