Lecture incontournable
Hommage de la BD à la littérature (textes pertinents et illustrations wonderful). Dans le tome 1, les auteurs nous invitaient à partager les secrets des écrivains américains du XIXème. Dans le tome 2 qui vient de sortir en librairie, ils nous présentent ceux du XXème. Tous nourrissent leurs oeuvres de l’histoire en marche dont ils sont acteurs et témoins. Cette fresque littéraire nous offre l’envie de lire ou relire mais aussi de découvrir des auteurs ou des livres qui auraient pu nous échapper. Incontournable.
C’est à l’auteur des Contes de ma mère l’Oye, j’ai nommé Charles Perrault (1628-1703) que nous devons l’incipit fameux : Il était une fois. Cette fois, que dis-je cette foi, ne s’épanouit jamais mieux que dans l’Ouest. Là même où la Nature avec un N majuscule a sculpté, au fil des siècles, des horizons tout à la fois majestueux et chaotiques, qui donnent une adresse à la liberté. De même que les grenouilles ne s’aiment jamais tant que sous la pluie, la liberté, la « liberté chérie », a besoin de grands espaces pour combler l’homme de ses bienfaits. Or, chacun le sait, vaste, spacieuse, incommensurable est l’Amérique, cette terre qui a offert à l’homme la matière d’une seconde chance et d’une exceptionnelle épopée. Du 12 octobre 1492 à nos jours, elle a tout connu de la virginité à l’abandon de son dernier scrupule.
Ils ont narré l’Amérique
La littérature et l’actualité sont les deux faces d’une même pièce. L’une se nourrit de l’autre et… En Amérique spécifiquement, l’Histoire est la source à laquelle s’abreuvent les écrivains. La nature précède tout : le pionnier, le conquérant du Nouveau Monde, l’esclavagiste et l’exterminateur, Dieu et le blues, le dollar, les États-Unis, ses splendeurs et ses misères.
Dans le sillage sanglant de Christophe Colomb arrivent sur le Mayflower cent-vingt-huit ans plus tard les Pilgrim Fathers en quête d’une terre promise, d’une copie vierge où réécrire leur conception de la liberté (religieuse) voire, pourquoi barguigner avec des pudeurs de jeune fille, créer un paradis terrestre. La légende les prie d’endosser le costume de pères fondateurs. 156 printemps – jalonnées de mille conflits – s’écouleront encore dans le sablier du temps avant que soit déclarée l’indépendance des États-Unis. Dès lors, ce pays, porté par le concept de Manifest Destiny se sentit investi d’une mission divine : offrir son modèle de civilisation à la terre entière.
Qui suit un peu l’actualité du monde sait que les entreprises humaines, des plus sages aux plus folles, sont jalonnées de péripéties qui, repeintes par le large nuancier des sentiments, composent la tragicomédie humaine.
Le monde ne serait pas aussi aimable si les écrivains ne nous le narraient avec autant de style que de dérision.
Merci à eux : James Fenimore Cooper (1789-1851) – Nathaniel Hawthorne (1804-1864) – Edgar Allan Poe (1809-1849) – Henry David Thoreau (1817-1862) – Herman Melville (1819-1891) – Walt Whitman (1819-1892) – Emily Dickinson (1830-1886) – Mark Twain (1835-1910) – Henry James (1843-1916) – Jack London (1876-1916) – Dashiell Hammett (1894-1961) – Francis Scott Fitzgerald (1896-1940) – William Faulkner (1897-1962) – Ernest Hemingway (1899-1961) – John Steinbeck (1902-1962) – Tennessee Williams (1911-1983) – Jack Kerouac (1922-1969) – Truman Capote (1924-1984) – Flannery O’Connors (1925-1964).
Il était une fois l’Amérique, une histoire de la littérature américaine (tome 1 et tome 2) de Catherine Mory (textes) & Jean-Baptiste Hostache (dessins). Parrains : Olivier Gallmeister & François Guérif aux Arènes BD.
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