Le bonheur peut-il survivre à une fiscalité débridée ?
« Les Italiens sont des Français de bonne humeur »… disait Jean Cocteau. Si l’on en juge par les fières réactions (à Manerbio encore il y a quelques jours lors de leur futurity de reining) qu’ils opposent à une austérité bien plus virulente que celle qui nous assomme, c’est encore et toujours vrai.On connaît le goût de nos Amis Italiens pour les belles cylindrées. Le vrombissement d’un cheval cabré ou les accents gutturaux d’une véloce et gironde munichoise les plongent en pamoison. Instruit de cette innocente propension, on s’étonne que nombre d’automobilistes transalpins, n’aient eu de cesse depuis quelques mois d’échanger leurs luxueuses et rutilantes maîtresses pour des rombières ordinaires et fades dont le charme se réduit à leur utilité. Un rêve de terroriste écologiste, un cauchemar pour tous les grands enfants… Que se passe-t-il donc de l’autre coté des Alpes ? Vous le devinez, là-bas, une offensive du fisc, terrorise les amoureux de la bellissima macchina. Tout signe extérieur de richesse déclenche la suspicion et déchaîne les contrôles. Cette inquisition les incite à faire profil locomoteur commun.
Il est vrai que la fraude fiscale est, dans la Péninsule, un sport national qui prive le Trésor Public (selon nos confrères du Figaro) de quelque 120 milliards d’euros chaque année. La chasse aux contribuables oublieux est donc ouverte avec, sinon l’aval, à tout le moins la compréhension des contribuables honnêtes qui l’ont mauvaise – on les comprend – de devoir supporter seuls une pression fiscale d’autant plus forte et injuste que les plus nantis (et tous ceux qui le peuvent) s’y dérobent. Le Trésor apprécierait que tous les dindons contribuent à ses farces.
En toute hypothèse, le docteur Monti a administré une potion bien amère aux Italiens. Le gonflement de la TVA, la boursouflure des prélèvements sur l’essence, la dilatation des taxes foncières exige en moyenne de chaque ménage un sacrifice annuel de 1200 euros (source : Capital.fr)!!!
Mais le calcul du percepteur a bien des chances de se révéler faux. Moins de berlines et autres 4X4 haut de gamme en circulation, c’est « mécaniquement » moins de rentrées dans ses caisses. Et ce d’autant plus que désormais le chômage gangrène la filière.
Et si le matraquage fiscal nuisait au sport de haut niveau et à toute l’économie (donc aux emplois) qui en dépendent ???
Des amis Transalpins nous ont confié que nombre de propriétaires de chevaux de sports (des quarters notamment) ont également été contrôlés et que beaucoup d’autres se sont débarrassés de leurs formules 1 équines. Là encore, les conséquences de cette politique sur les emplois risquent de contrarier l’effet escompté.
Le problème d’un gouvernement, quel qu’il soit, ne devrait pas être de prélever plus mais de gérer mieux. Le consentement à l’impôt exige que l’argent public soit employé au service de l’intérêt général et non au bénéfice d’idéologies incongrues.
Si l’on veut bien y regarder de plus près, on découvre une intention doctrinale et liberticide… Soit la volonté de priver les gens qui travaillent dur (les entrepreneurs notamment) de « la liberté de penser » et de dépenser les fruits de leurs efforts comme bon leur semble. Ils ont mérité leur 4×4 ou leur reining horse.
L’austérité nourrit la sinistrose qui engraisse le déclin. Quand tout le monde se déplacera d’un taudis à une masure en Fiat cabossée et rouillée, bringuebalante et pétaradante, l’automobile cessera d’être une vache à lait pour l’Etat. Et il faudra aller en Chine pour entendre ronronner les légendaires moteurs qui offrent à nos oreilles initiées de puissantes symphonies évocatrices d’un passé magnifique (comme Gatsby) mais révolu.
Attention ! Si ce qui se passe en Italie contamine les autres pays européens, si on laisse les politiciens peindre la vie en gris triste, les bolides de rêves et les chevaux d’exception seront réservés aux spéculateurs apatrides, aux oligarques russes, aux milliardaires chinois, aux empereurs du textile… Des gens dont la fortune repose non sur le travail et le mérite mais sur l’exploitation de la misère et de la guerre, des esclaves et des enfants.
Cependant, à Manerbio, ces jours derniers (9 au 16 novembre 2013), les reiners italiens étaient présent en force au NRHA Italian Futurity et ils ont fait montre d’une euphorie réconfortante. Grosse ambiance ! Comme s’ils voulaient faire un gigantesque pied de nez aux fonctionnaires fâcheux qui s’ingénient à plomber l’atmosphère.
Coté sport, on a vu poindre en pleine lumière un jeune Allemand qui a confirmé, en Italie, les espoirs que ses prestations antérieures avaient générées.
Markus Gebert s’est donc imposé dans la classe open dans les quatre level (227,5) avec Charly Step N Cool (owner : Angelika Gebert). Le second, son compatriote Grischa Ludwig, a pris la deuxième place avec un score sensiblement inférieur (219,5) sur Wimpys Litle Boo (owner : Véronique Parisé). Le Canadien Cody Sapergia est troisième.
En non pro, deux Italiens ont trusté les quatre premières places du level 4 dans un mouchoir de poche : Manuel Cortesi (1er avec 216,5 et 3ème avec 215,5) et Claudio Risso (2ème avec 216 et 4ème avec 215).
Le seul Français à cheval – Arnaud Girinon – avait en phase de qualification signé une 215 pts avec Pistol Stepped Up (owner : Beatrice Clemens).
Bilan : en Italie, la vie (sur la planète reining) continue et Markus Gebert nous invite à porter attention à ses prochaines prestations.
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