Jeremiah Johnson est apparu sur les écrans il y a cinquante ans. C’est le réalisateur Sydney Pollack qui a présenté au monde entier la vie de ce mountain man incarné avec un époustouflant brio par Robert Redford. En 1972, ce film fut classé par les spécialistes dans la catégorie des westerns révisionnistes. Comprenez que son propos tranche singulièrement avec les westerns classiques avec une volonté d’imposer la vérité historique de la Conquête de l’Ouest à la légende hollywoodienne mythifiée, stéréotypée, manichéenne.

L’homme et la nature
Ainsi, Jeremiah Johnson, le vrai, celui de Pollack et maintenant celui des auteurs d’une déclinaison en bandes dessinées (Duval – Pécau – Jadson – Sayago) nous entraîne dans les Rocheuses, au coeur de la nature farouche dans les traces d’un gars qui, bien avant les écolos antispécistes et vegans qui n’entendent rien à la nature de la Nature, avait préféré la solitude des grands espaces à celle de la « civilisation ». Ce faisant, il s’exposait à la loi de la jungle. Heureusement, Griffes d’Ours, un vrai trappeur, lui enseignera les règles pour survivre en milieu hostile.

L’homme et la fureur des autres
Les amateurs se souviennent qu’il avait construit sa log cabin (maison en rondins) près d’une rivière dans un coin rien moins que paradisiaque pour abriter sa famille. Un jour, funeste, de retour d’une mission de guide d’un convoi de colons, il découvre sa femme amérindienne et son fils adoptif assassinés. Dès lors, il n’aura de cesse de se nourrir des fruits amers de la vengeance. Les échos de sa fureur sanglante raisonneront longtemps dans la wilderness avant qu’elle ne s’apaise.
Le troisième chapitre de la saga consacrée à Jeremiah Johnson par les scénaristes Fred Duval et Jean-Pierre Pécau est sorti en librairie le 11 mai 2022. Les dessins de Jack Jadson restituent, avec un souffle sauvage, la vie du héros alors égaré dans les atrocités sordides de la guerre civile.
Jeremiah Johnson – Chapitre trois (sur un total attendu de cinq…) – Éditions Soleil (lien)