« Du Dude Ranch au Wyoming : Le rêve », récit et images…
USA, juin 2015… Jean-Marc Elbaz partage son carnet de voyage.
« Au Kara Creek Ranch, dans le Wyoming, Monte Snook et les siens possèdent plus de 4 000 têtes de bétail, toutes des Black et Red Angus, races à viande peu connues en France.
Ici, des volontaires de différents pays viennent aider durant les périodes les plus chargées de l’année, soit au printemps pour les castrations des veaux, soit à l’automne pour les déplacements de troupeaux lors des ventes de bétail.
Avec cinq camarades du Dude Ranch de Montcorbon (Loiret), nous nous retrouvons donc début juin, au cœur du Wyoming, entourés d’Anglais, d’Allemands et d’Autrichiens pour une semaine de travail de ranch.
L’arrivée à Rapid City (South Dakota) a commencé par une petite visite du Mount Rushmore, avec ses têtes des présidents sculptées dans la roche, et du Custer National Park avec ses troupeaux de bisons sauvages à portée de main. La région est celle des Black Hills, extrêmement verte, boisée et vallonnée.
Sur la route du ranch, nous traversons des lieux chargés d’histoire comme Deadwood, ville de Calamity Jane et de Wild Bill Hickok, puis Sturgis, ville mythique du rallye Harley Davidson depuis 1938. Au Knuckle Saloon de Sturgis, nous assistons même à une vente aux enchères de chevaux de ranch, et nous voilà subitement immergés dans le Far West américain !
Encore plus incroyable, juste avant d’arriver au ranch, assoiffés, nous faisons une petite halte à Beulah, ville de… 34 habitants, mais dont la population est multipliée par 50 ce jour-là pour la 6è édition de la fête des testicules, en pleine période de castration des veaux. Et oui, à cette période, les testicules se dégustent frits, accompagnés de Bud bien sûr !
Puis Sundance, autre ville au nom évocateur, et enfin, c’est l’arrivée au ranch, accueillis par Monte et son équipe. Chacun se voit attribuer une chambre, dans des chalets en bois charmants …
… Le premier jour, après un cossu petit-déjeuner, l’ensemble des volontaires se retrouve dans un corral où sont rassemblés les chevaux, afin que chacun puisse choisir une monture et le matériel nécessaire pour la semaine (selle, bride, lasso, …). La matinée est occupée à faire le tour du ranch à cheval, balade plutôt physique vu la superficie et les dénivelées !
C’est l’après-midi où nous entrons dans le vif du sujet. Au programme : Chargement des chevaux dans des trailers puis départ vers un autre ranch appartenant aussi à Monte, afin de vacciner des veaux (environ 200), de les identifier par des bagues à l’oreille, de les marquer selon les méthodes traditionnelles au fer rouge (Branding), et de castrer les petits mâles. Nous rentrons épuisés, mais heureux d’avoir participé activement à toutes ces tâches …
En fait, regrouper les veaux et leurs mères dispersés dans les pâtures, dans un corral, ne s’avère pas trop compliqué car nous sommes à cheval et nombreux. Trier les mères, des veaux (sorting) est par contre plus complexe et seuls les cowboys expérimentés sont en charge de cette tâche. Puis il faut attraper les veaux au lasso (roping) et les sortir du corral un par un. A ce moment, le travail à cheval s’arrête et deux personnes au sol vont coucher le veau et le tenir solidement, tandis que d’autres vont baguer à l’oreille, marquer au fer rouge, vacciner, et castrer s’il s’agit d’un mâle.
Chacun d’entre-nous peut, s’il le veut, s’essayer à ces tâches, car, chose surprenante, Monte nous fait d’emblée confiance !!! De par mon métier (vétérinaire : Ndlr), je prends même les castrations en charge, alors qu’elles étaient exclusivement réservées à Monte.
Le lendemain, le groupe est scindé en 2, certains recommençant le travail de la veille, mais sur d’autres veaux, alors que les autres vont mener des jeunes taureaux d’un pré à un autre (cattle driving).
Le troisième jour, nous partons tous convoyer (cattle driving) un troupeau d’une centaine de vaches récemment achetées par Monte, à travers les plaines, pour les mener vers leurs nouveaux pâturages. Pas simple : Il faut gérer les moments où le troupeau s’énerve, et éviter la dispersion !
Le jour suivant, nous restons sur notre campement pour faire le travail de branding et de castration sur les veaux du ranch principal. Nouvelle étape : nous et nous seuls sommes en charge du roping … et des autres tâches. Les Américains nous regardent avec un petit sourire en coin, et c’est là que nous découvrons que le lasso est un vrai métier, et que d’attraper le veau, et surtout le sortir du corral, nécessite sang froid et dextérité de la part du cowboy et de sa monture. Sinon, cela peut même s’avérer assez dangereux. A la fin de la journée, le bilan est très positif, et nous devenons progressivement bien meilleurs dans toutes ces disciplines … à notre grand plaisir, et celui de nos hôtes !!!
Les jours suivants seront occupés à toutes ces tâches, avec quelques moments de pause où nous pouvons nous relaxer, travailler le lasso au sol, … et même faire un peu de shopping (western tack shops et selleries) à Belle Fourche et Spearfish …
Les soirées au ranch sont l’occasion d’échanger nos expériences autour d’un convivial billard … d’une bouteille de Jack Daniels, of course … voire d’un bon BBQ avec Monte aux commandes !
Enfin, nous avons profité de quelques belles soirées dans les bars de Sundance et Spearfish pour faire connaissance avec la population locale, cowboys ou non, … et avec le shérif plutôt indulgent avec les étrangers …
Quitter ce lieu pour les membres du Dude Ranch fut difficile, mais nous nous sommes tous juré d’y retourner au printemps prochain pour aider Monte, car outre son extrême convivialité, celui-ci nous a d’emblée accordé sa totale confiance, ne nous considérant pas comme des « Frenchies » mais comme des co-équipiers à part entière. »
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1 commentaire
Dupuis Alain
11 novembre 2018 à 11h26Egalement présent au Kara Creek Ranch mi-juin cette année, je suis entièrement d’accord avec le descriptif ci-dessus. Un lieu unique ou ceux qui aiment les gens, les chevaux, les animaux, le travail en extérieur et les beaux paysages seront comblés.