6/19 – Chaque cavalier peut trouver une discipline western à sa mesure
Depuis une cinquantaine d’années, les disciplines western se sont considérablement développées, aux Etats-Unis bien sûr mais aussi en Europe, au Mexique, au Brésil, en Australie, au Japon. La logique sportive associée aux impératifs financiers de la « horse industry », a imposé aux éleveurs de « fabriquer » des chevaux spécialisés dans telle ou telle discipline.
Reining
La discipline phare s’apparente au dressage classique. C’est la seule reconnue par la FEI (Fédération Equestre Internationale) donc c’est la seule qui sera à l’affiche des Jeux Equestres Mondiaux. Ainsi, en 2014, en Normandie, site retenu pour accueillir la prochaine édition de ce rendez-vous essentiel pour tous les cavaliers du Monde, les Français qui l’ignorent encore pourront découvrir le reining et soutenir l’équipe de France.
Pour le reste, c’est la « maison mère » américaine, la National Reining Horse Association (et ses filiales dans de nombreux pays) qui organise la discipline, ses règlements, ses classements, ses shows etc…
En reining, le couple cavalier cheval réalise un des douze patterns (parcours avec figures imposées) choisis par les juges avec un capital initial de 70 points par juge. Selon qu’il réalise bien ou mal les cercles, spins, changements de pieds, sliding stop avec ou sans rollbacks et reculers, les juges accordent des bonifications ou infligent des pénalités. Ils attendent d’observer un cheval en équilibre, parfaitement aux ordres qui se laisse guider résolument et surtout sans résistance. Et apprécient les reining horses volontaires et physiques mais aussi souples, calmes, élégants.
C’est la discipline la plus spectaculaire, la plus prisée, la plus dotée et… la plus exigeante.
On peut découvrir, s’initier, apprendre le reining chez nombre de professionnels en France. Une fois que l’on maîtrise la technique, chacun peut s’engager dans différents challenges (NRHA, Association de races, FFE…).
Cette discipline se pratique avec des reining horses. Plus on a des ambitions sportives élevées, plus il convient de miser sur des chevaux et des entraînements relativement onéreux.
Des investisseurs bien pourvus achètent des chevaux de grandes lignées. Ils les proposent à des entraîneurs connus et reconnus pour leur programme d’entraînement, leurs résultats, leur probité. Si ces chevaux tiennent les promesses de leurs papiers, ils sont pris en charge par une équipe de spécialistes (éducateurs jeunes chevaux, entraîneurs, vétérinaires, maréchaux-ferrants, diététiciens, ostéopathes etc…). Puis ils sont engagés dans les grands événements ouverts aux jeunes chevaux (à deux mains) puis aux moins jeunes (à une main): futurity européen en mars à Kreuth (Allemagne), derby italien en mai à Reggio Emilia (Italie), championnat d’Europe NRHA Affiliates en juillet (le lieu change tous les deux ans), derby européen en septembre à Manerbio (Italie), grand prix de Lyon en octobre, futurity américain à Oklahoma City (USA) en novembre, etc… Les figures majeures du reining des deux côtés de l’Atlantique se retrouvent régulièrement à l’occasion de ces grands meetings. Des sponsors très importants permettent à l’univers du reining de reposer sur un équilibre économique viable.
Force est d’admettre que tout le monde peut faire du reining… au niveau de ses moyens.
Cutting
Le cutter engage son cheval, au pas et avec calme, dans un troupeau de jeunes bovins. Il choisit un veau et le trie, le sépare, l’extrait. Une fois que le veau est isolé et fait face au cheval, le cavalier pose sa main sur l’encolure. Le cheval s’emploie alors à maintenir le veau (grégaire) loin de ses congénères. Le concurrent dispose alors de 150 secondes pour mettre en valeur les qualités de son cutting horse.
Le cutter a choisi pour l’aider quatre autres cutters (ses concurrents souvent) : deux herd-holders (qui maintiennent le troupeau groupé au fond de l’ère de cutting) et deux turn back (qui, le cas échéant, renvoient le veau vers le cutter). Le cheval engrange des bonifications pour la qualité de son dressage, pour son style, pour son fighting spirit. A l’inverse, il collectionne les pénalités si le veau lui échappe et pour non respect du règlement (telles des interventions manuelles intempestives).
Cette discipline est fascinante. On peut la pratiquer à petit niveau, en amateur dans des classes spécifiques pour débutants ou pour cavaliers ayant engrangé peu de gains. A haut niveau, c’est, comme le reining, une discipline exigeante et magnifique à tous points de vue.
Mais pour qu’un show de cutting soit réussi, les organisateurs doivent avoir, en qualité et quantité, de bons veaux, un bon sol, des bonnes conditions pour chevaux et cavaliers, des bons juges, un bon esprit.
Working Cow
Et voici la complète !!! Cette discipline, sans doute la plus difficile, exige du cavalier et du cheval une synergie de compétences. Elle est basée sur trois épreuves…
> herd work. C’est rien moins que du cutting. Le cavalier dispose de deux minutes pour mettre en exergue le cow sens (sens du bétail) de sa monture.
> dry work. C’est rien moins que du reining. Le cavalier doit réaliser un parcours simplifié de reining. A la fin de ce tiers temps, le juge inspecte mors et équipement.
> fence work. C’est la partie la plus spectaculaire. Le cavalier doit respecter un programme précis composé d’un boxing (le cavalier maintient la vache dans la largeur de l’arène), puis d’un fencing (le cavalier dirige la vache sur la longueur de l’arène au galop avant de lui imposer un rollback. Ensuite, le cavalier dirige la vache au centre de l’arène et dessine avec elle des huit de chiffre avec changements de pieds.
Cette discipline fait l’objet, ces dernières années, d’un intérêt, que dis-je, d’un enthousiasme en provenance de différents horizons. Les cavaliers de team penning, qui affirment connaître les vaches, estiment avoir une légitimité pour se lancer dans le working cow. Les reiners avancent pour leur part que le cœur du working cow reste le reining et donc affirment qu’ils sont les plus disposés pour briller en working cow. Leur confrontation dira qui est le plus légitime pour gagner en working cow. En attendant, et c’est un point extrêmement positif, les uns et les autres se forment, pratiquent, investissent dans des working cow horses. Gageons que le spectacle sera bientôt grandiose. Pour le moins, à la hauteur des investissements passionnés des uns et des autres.
La discipline est gérée à l’international par la NRCHA (National Reined Cow Horse Association), en Europe par l’ERCHA (European Reined Cow Horse Association), en France par les représentants de la précédente : Muriel de Moubray et Didier Michalak.