Caen (14) – JEM – Reining – Après-midi de la deuxième session
14 heures pétantes, le Polonais Rafal Dolata entame son pattern (214 pts). La Pologne, jeune nation dans le concert international du reining, terminera à la onzième place, neuf points derrière la France. A l’Est du nouveau…
Dans ce bunch, le champion du Monde, Bernard Fonck, très concentré, dernier Belge à s’aligner, a tenté avec Sail On Top Whizard (propriétaire Danny Cerato) un exploit susceptible de rééquilibrer les compteurs (9 points de retard). Nonobstant un très honorable 219,5 pts, il devait renoncer à cette ambition. Sur ses brisées, l’Italien Giuseppe Prevosti avec Boemil Twin Robotop, engrangeait également 219,5 pts, ce qui redonnait du corps aux comptes transalpins.
A peine Franck Perret était-il annoncé que le clan français trépignait. Très présent devant les caméras, le médiatique reiner était donc attendu. Banane à la face, il entamait son pattern avec succès. Spins ok. Déterminé à combler son public, il donnait tout jusqu’à ce que sa monture – Nu Sailor Luna – un rien « chauffé » par l’ambiance survoltée, ne manifeste quelques rétivités. Pour reprendre le contrôle, Franck accélère la cadence sur un cercle mais, au moment de rétrograder, de ralentir l’allure à l’approche d’un petit cercle, l’étalon envoie les postérieurs (ruade prohibée par le règlement). Moins quinze… Game over. Des jours, ça passe, des jours, ça casse ! Mais l’important reste de participer.
Dragtime…
Le roi de la dernière édition du CS Classic – le Canadien Cody Sapergia – qui avait dessiné dans le sable de Givrins (Suisse) un pattern estimé 228 pts, a connu, lui aussi, des déboires et dû se satisfaire d’un 213,5 pts.
Dragtime…
Les Américains ont déjà engrangé 669 points… Le titre par équipe est dans la poche. C’est donc sans pression aucune que l’immense Shawn Flarida – son expérience sur les scènes internationales n’a pas d’équivalent – entre en scène pour déclamer sa partition. En subjuguant le jury par une maestria du feu de Dieu, il obtenait the scooooorrrrrr…229 pts. Trop fort le Shawn. Emotion paroxystique. Bonheur.
Mais c’est pas tout ça. Notre dernier représentant frappait à la porte de la gloire. De nouveau, la tribune où s’agglutinaient les fans les plus « ambianceurs » résonnait d’encouragements, de cris, de hurlements… Cédric Guerreiro savourait.
Des cavaliers, pupille dilatée, débit accéléré, yeux brillants confient que, dans ces circonstances stressantes, la ferveur populaire agit sur eux comme un shoot sur un manque. L’adrénaline les irradie et les booste. Pour le meilleur ou le pire !
Après tout ce à quoi nous avions assisté en deux jours, une fois digéré les euphories et les déceptions, je suivis la prestation de Cédric avec une foi farouche dans un improbable miracle. Chacune de ses manœuvres bien négociées m’arrachait des grognements sauvages. A la vérité, je lui attribuais des bonifications généreuses sans égard pour ses pénalités. J’étais submergé par l’envie d’un succès. Ou simplement par le bonheur de voir du beau reining. Au bout d’un moment, on quitte l’arène où l’on reste… accro au reining. Cédric déroulait. Ca se passait bien. Pour moi c’était même très bien. Et puis le score est tombé – 213,5 pts – un rien décevant au regard des attentes mais il avait fait le job. Et l’on pouvait malgré tout considérer que les Français avaient, face aux meilleurs, joué le jeu, tenté, participé, donné ce qu’ils pouvaient. Certes nous terminions dixième sur seize mais, Lao Tseu l’a dit, le chemin compte plus que le but. Il ajoutait : « l’échec est le fondement de la réussite ». Les Français ont donc engrangé des expériences qui seront utiles… plus tard. Reste à mesurer le chemin qui reste à parcourir pour atteindre les sommets et remonter à cheval.
Pour l’heure, trois Français se préparent à livrer une nouvelle bataille pour rejoindre via la compétition de demain jeudi (cinq reiners sur une vingtaine seront repêchés) les finalistes qui, samedi 30 août chercheront à décrocher le titre en individuel.
A suivre…
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