© Marc Bainaud

Rapides, précis, habiles… les gestes professionnels et spectaculaires déshabillent le mouton en moins de deux ! Les compétiteurs de championnat de tonte – de vrais sportifs – impressionnent, voire fascinent le profane. L’exercice a lieu essentiellement aux antipodes, en effet c’est en Nouvelle-Zélande que de jeunes éleveurs de moutons ont l’idée d’organiser un concours de tonte en 1958. En 1961 a lieu le premier Golden Shears à Masterton. Puis l’Australie et la Grande-Bretagne entrent en lice, les trois pays codifient les joutes et créent le Golden Shears World Council sur un rythme biennal.
Et les Français ? Ils participent sans encore gagner mais en progressant fortement. Leur implication est telle qu’ils ont décidé de porter la candidature de l’Hexagone à l’organisation et à l’accueil des championnats de 2019. L’Association pour le Mondial de Tonte du Mouton (AMTM) tricolore est dans les starting blocks et défendra son dossier le 8 février 2017 à Invercargill (Nouvelle-Zélande) devant le Golden Shears World Council. Que pensera ce jury international de la tenue de l’événement à Le Dorat (87) en Nouvelle Aquitaine. Dans la communauté de communes – Basse Marche – à laquelle est rattaché le site on compte près de dix fois plus de moutons au km2 que d’habitants, comme en Nouvelle-Zélande ! Qui l’emportera dans ce France-Irlande (dossier concurrent) de la laine ?
Le championnat fédère trois catégories : tonte ciseaux, tonte machine, tri et ramassage de laine. 5 000 moutons sont réunis pour se prêter à l’exercice. Les 150 adhérents de l’AMTM estiment que 30 000 visiteurs pourraient converger pour encourager les 300 tondeurs réunis en une compétition mondiale qui pour la première fois se tiendrait en Europe… si le jury le veut bien.
Les moutons sont tondus depuis plus de 7 000 ans et leur laine filée. L’animal ne souffre pas et n’est pas affecté par la perte temporaire de son manteau à condition que la température soit au-dessus de 10° C. La laine du mouton est une fibre dont la pousse est continue, en alléger l’animal ne lui est pas préjudiciable, au contraire nous disent les spécialistes : « Une laine non tondue se transforme en cocon de laine feutrée, humide, qui moisit et accueille de nombreux parasites : tiques, larves de mouches… La laine est un excellent isolant. Mais, en épaisseur trop importante, en période estivale, elle peut provoquer un coup de chaleur pour le mouton en empêchant l’évaporation de la sueur. »