Thousand Lakes Summer Slide – Lingé (36) – 1er au 3 juillet 2016 – Où sont les reiners ?
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Telle est la question que peut se poser un organisateur de concours qui dote un show de 10 000 $. Site remarquable à tous égards. Infrastructure high level. Temps (enfin) estival. Accueil cinq étoiles. Show office professionnel. Dotation alléchante. Bon esprit, gastronomie et convivialité et… des classes clairsemées. Saluons les reiners qui ont fait le voyage, rivalisé dans un excellent esprit et, pour certains, raflé de bonnes primes. Cependant, et on le regrette, on n’a pas pu saluer les absents.
Bon chacun fait bien ce qu’il veut, c’est entendu. Et il est bien naturel que les entraîneurs stimulent leurs cavaliers avec des concours d’entraînement, des stages etc… Faut-il pour autant qu’ils organisent tous – parfois dans la même zone géographique – leur propre show les uns derrière les autres ? Trop de shows ne tuent-ils par les shows ? L’offre n’est-elle pas supérieure à la demande ? La volonté, légitime, des cavaliers de pratiquer leur sport dans une confortable proximité, ne nuit-elle pas à l’intérêt général ? Les présidents d’associations de race et de discipline western et les organisateurs de shows ne devraient-ils pas une fois l’an (en novembre par exemple) se rencontrer sur le thème « bilan et perspective » pour, a minima, se concerter avant de définir le programme de l’année suivante ? Ne faudrait-il pas regrouper – même site, même date – des challenges de disciplines western différentes afin de donner à nos événements une ampleur plus conséquente et… médiatisable. A chacun d’apporter ses réponses à ces questions…
En toute hypothèse, les organisateurs de shows, les sponsors, les concurrents (frustrés par le manque de concurrence et par la relativité d’un succès acquis de faible lutte), les exposants, le public, les medias ne peuvent que regretter le constat suivant : plus il y a de shows, moins il y a de participants par shows.
La France, cette année 2016, entre le 18 mars et le 26 juin (3 mois et une semaine) a déjà accueilli 9 shows de reining (dont deux special event) soit une moyenne de trois shows par mois. Il suffit de consulter Showmanager.fr pour observer la fréquentation globale.
> WHF Western Horse Show à Paunat (24) – 18 au 20 mars 2016
Fréquentation non renseignée sur Showmanager
> Paris Regio au Pin (77) – 1 au 3 avril 2016
Non Pro 29
Open 14 engagements avec 11 cavaliers
> Roux Spring Slide à Entraigues (84) – 9/10 avril 2016
Non Pro 16
Open 14 engagements avec 11 cavaliers
> French Maturity au Pin (77) – 12 au 16 avril 2016
Non Pro 20
Open 17 engagements avec 14 cavaliers
> Jacs Little Pine Memorial à Senas (84) – 6 au 8 mai 2016
Non Pro 11
Open 11 engagements avec 9 cavaliers
> Paris Reining Classic au Pin (77) – 12 au 16 mai 2016
Non Pro 15
Open 15 engagements avec 10 cavaliers
> French Derby à Mooslargue (68) du 25 au 29 mai 2016
Non Pro 46 (dont 36 étrangers)
Open 39 engagements (dont 26 étrangers)
> Paris Regio au Pin (77) – 17 au 19 juin 2016
Non Pro – non renseigné
Open 10 engagements avec 5 cavaliers
> DC Reining Horses Classic à Cellieu (42) – 24 au 26 juin 2016
Non Pro 6
Open 6
> Thousand Lakes Summer Slide à Lingé (36) – 1 au 3 juillet 2016
Non Pro 16
Open 9
Le bon n’existe qu’en comparaison de la brute et du truand. Et réciproquement ! Oublier cela, c’est oublier ce que l’on doit à ceux qui ne sont pas comme nous.
Il y a un autre point de vue pour expliquer (tenter d’expliquer) pourquoi les cavaliers semblent peu empressés de courir les shows. Rappelons que seul un cavalier sur dix pratique l’équitation dans une optique résolument sportive. Subséquemment, dans l’univers western, plus encore que dans d’autres univers équestres, le contingent total où recruter des « sportifs » se révèle clairement insuffisant.
L’équitation western est une pyramide… Dotée d’un sommet (on lui prête un qualificatif – l’élite – avec le vain espoir qu’elle sera une locomotive pour emmener son train de voyageurs dans les concours), dépourvue d’une base, elle marche (mal) sur la tête.
Ainsi, ce qui manque à notre Monde Western, en regard et en complément d’une élite plus ou moins convaincante, c’est un réservoir massif de cavaliers amateurs motivés pour vivre leur sport, non tant pour moissonner quelques poignées de dollars (prime et déprime sont les deux mamelles des mercenaires), mais pour engranger bien mieux que cela : du bonheur à cheval.
Qui saura donner à un grand nombre de cavaliers, l’envie d’apprendre, de progresser, de pratiquer pour le plaisir, offrira aux organisateurs de shows, un vivier abondant où puiser des concurrents. Dès lors, tous les acteurs de notre filière vivront en équilibre.
Mais pour parvenir à cet idéal, il faudra sans doute passer d’une marginalité fière mais économiquement sous-développée, à une normalisation contraignante mais constructive et productive. Vaste programme !!!
Lors de cette troisième et dernière étape du championnat régional sud-ouest, il était approuvé par la NRHA (F et US) et par la FFE, Jean-François Ayoul a réalisé le top score du week-end (141 pts) en selle de son propre cheval Spookie Whiez Girl dans la classe NRHA Snaffle Bit 5&U (5 partants).
Christophe Llinas s’est imposé dans le non pro et Jonathan Ikhlef dans l’open.
Espérons qu’Adeline et Karl auront envie d’organiser une édition 2017 de ce magnifique concours.
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