Le Pressionnisme, un mouvement artistique born in the USA
Le terme interpelle, le titre de l’exposition présentée à la Pinacothèque de Paris est – heureusement – plus explicite. « 1970 – 1990 – Le Pressionnisme – Les chefs d’œuvre du graffiti sur toile de Basquiat à Bando. » L’Américain Jean-Michel Basquiat (d’origine portoricaine et haïtienne) disparaît à 28 ans en 1988. Son expression figurative, forte voire violente, urbaine, est familière à beaucoup (le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris lui a consacré une rétrospective en 2010). Le Français Bando (alias Jean-Philippe Lehman, né en 1965) « importe » des USA la pratique du graffiti dès 1984.
L’exposition réunit une centaine d’œuvres signées d’Américains et de Français. Né dans la rue, dans une expression d’urgence, le graffiti s’est aussi développé en in-door, à l’atelier, sur toile dans la tradition… Un aspect peu connu. Dès les années 70, des graffeurs se regroupent au sein de l’UGA (Union of Graffiti Artists). Andy Warhol s’approche de cette mouvance où s’illustre notamment le célèbre Keith Haring. Une école française se développe, des découvreurs de talent s’y intéressent, comme Agnès B. (créatrice de prêt-à-porter) ou
Jack Lang (ministre de la culture permanent).
Reste que cette exposition est la bienvenue pour donner à comprendre l’inspiration comme la qualité et la technicité d’expression de ce courant artistique. Des premiers tags bombés sur les trains jusqu’aux recherches calligraphiques codifiées et proches de l’enluminure traditionnelle. Des bombes aérosols des années 70 limitées aux seules couleurs primaires jusqu’à l’appropriation des techniques classiques (acrylique, huile, gouache). Voilà enfin des clés pour entrer dans un véritable univers complexe, évolutif, esthétique et sensible.
A découvrir jusqu’au 13 septembre 2015.
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