Rencontre avec Hugues Calvin président du conseil des équidés du Languedoc-Roussillon
Hugues Calvin est le président du conseil des équidés du Languedoc-Roussillon (CELR), la structure représentant la filière cheval de la région et qui a dans ses objectifs, notamment, le développement économique des entreprises cheval nous a déclaré en marge du salon Equisud: « Le Western a toute sa place chez nous ». Alors que le Languedoc-Roussillon est surtout connu pour son cheval Camargue, le tourisme équestre, les chevaux ibériques, les chevaux d’endurance, ses nombreux établissements équestres…aujourd’hui l’idée est d’ouvrir les portes à l’équitation western. Il a bien voulu répondre aux questions de Laurent Damiron.
Newestern : Pourquoi cet intérêt du CELR vis-à-vis de l’équitation western ?
Hugues Calvin : « Ce n’est pas dans ce sens là que la question se pose. Au cours du dernier EquiSud à Montpellier, salon du cheval avec qui le CELR est partenaire, nous avons été contactés par plusieurs associations western (AFET et AFCR : NDLR) qui étaient présentes dans le hall consacré à la discipline. Les représentants de ces associations m’ont fait part de leur intérêt pour la démarche fédératrice du CELR. Cela m’a semblé très intéressant car, en effet, le nombreux public présent, le dynamisme des associations…m’ont conforté dans l’idée de l’importance de ces pratiques. Elles constituent et constitueront demain un poids économique non négligeable en languedoc-Roussillon. »
L’équitation western en Languedoc-Roussillon, c’est tout sauf un OVNI non ?
H.C : « Oui, de plus en plus de professionnels développent ces activités d’ailleurs comme d’autres pratiques émergentes ou »réémergentes » (le spectacle équestre, l’attelage et le travail avec les chevaux de trait, un nouveau tourisme autour du cheval, l’éthologie, l’équithérapie…) Et puis vous savez, l’équitation de travail, dans la région, c’est plus qu’une spécialité, c’est une tradition de plusieurs siècles. De plus, je trouve que le western a un modèle économique pertinent : de la boucle de ceinture à une épreuve de ranch roping en passant par de la musique country, c’est tout un univers qui est offert aux pratiquants, et ça fait vivre beaucoup de personnes. Voilà, cette partie de la filière cheval a vraiment toute sa place chez nous, au CELR comme en Languedoc-Roussillon.
Vous savez, le CELR est une structure ouverte à toutes les composantes de la filière, c’est un peu le parlement du cheval, sa diversité fait sa force »
Pratiquement, comment voyez-vous l’entrée du western au sein du Conseil des équidés ?
H.C : « C’est à eux de faire des propositions concrètes et ensuite ces propositions seront soumises aux collèges puis à l’assemblée générale. Mais plus concrètement, ce que je peux vous dire c’est que quand on se réunit, il faut d’abord se demander ce qu’on peut apporter au collectif et je suis certain que les associations western de la région peuvent apporter énormément au collectif. Quant à savoir ce que le collectif peut apporter de son côté, et bien le CELR a un poids de négociation important auprès des partenaires, notamment auprès des institutions, c’est un appui pour le soutien des projets (…). Isolés, les différents secteurs de la filière sont faibles. Ensemble, nous pesons plus de 4000 emplois directs, 100 millions d’euros de chiffre d’affaire par an sur la région, plus de 60 000hectares exploités… Je peux vous assurer que les décideurs savent ce que cela signifie.
D’ailleurs en ce qui concerne les projets fédérateurs, structurants, basés sur du développement économique concret, laissez-moi vous donner un exemple qui est unique en France, c’est notre label de qualité « Qualit’équidé », un label qui permet de professionnaliser les structures, d’apporter des solutions de communication et de marketing et qui permet aussi de débloquer des financements pour les structures agricoles. Sachez que depuis la création de Qualit’équidé, plus d’1.5 millions d’euros d’aides européennes et régionales ont été débloquées pour des investissements sur des structures équines. Ça c’est de l’argent qui est allé directement aider les professionnels de la filière à investir et à créer de la richesse, certains orientés « western » en ont d’ailleurs certainement profité, ce qui est très bien. »
Alors à quand l’entrée du Western au CELR ?
H.C : «La porte du CELR est largement ouverte à tous ceux qui veulent travailler ensemble au développement de notre filière, on ne devrait pas tarder à se rencontrer…»
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