Reining: bilan des Jeux Equestres Mondiaux 2014…
Rares sont les bilans tous blancs ou tous noirs… Dès lors, selon l’idée que l’on s’en fait par rapport à l’endroit où l’on se place, les conclusions diffèrent. Il y a ceux qui gagnent (ils se félicitent). Il y a ceux qui perdent (ils font profil bas). Et il y a ceux qui ont intérêt à encenser ou à accabler les résultats des sportifs. Un constat objectif n’est pas à exclure bien qu’il se fasse rare. Et puis il y a les philosophes… Et vous, vous en pensez quoi???
Globalement…
Le grand public qui découvrait in situ le reining, discipline fun et enthousiasmante, les médias généralistes qui s’efforçaient, avec plus ou moins de précision, à délivrer tous azimuts des exposés pédagogiques sur l’art équestre de Flarida et consorts, le milieu western français, professionnels et amateurs confondus et réunis, qui supportaient l’équipe de France, les teams de toutes les nations présentes qui savouraient la joie d’en être… TOUS, ont communié, ensemble, lors de cette magnifique fête du reining qui s’est déroulée au Parc de Expositions de Caen (14) devant quelques milliers de spectateurs survoltés. De ce point de vue, les JEM 2014 ont été une grande réussite. Nul doute que les Français qui ont été spectateurs ou téléspectateurs de l’événement en conserveront une image positive et un excellent souvenir. On est donc fondés à espérer des retombées significatives chez les entraîneurs, les enseignants, les éleveurs etc. A suivre.
Sportivement…
Disons-le tout net, Romuald Poard a réussi ses JEM. Mieux, il a su optimiser le potentiel de Peppys Ruf Sailor et exalter le clan tricolore. Bravo et merci Romu (seizième mondial ! Whao !). Saluons également le parcours d’Anne-Sophie Guerreiro qui a été exemplaire de régularité. Les autres reiners, nonobstant leur volonté de bien faire, ont connu des fortunes diverses et les plus capés des contre-performances. Lesquelles peuvent survenir et affliger chacun, partout et à tous moments. Il n’y a donc pas lieu de les accabler.
En revanche, on peut se demander si les résultats français obtenu en 2010 à Lexington (USA) puis à Caen (France) – 13ème et 10ème place – que l’on peut globalement qualifier de moyens voire de décevants au regard des ambitions affichées par le coach (« 6ème ou 7ème place »), ne sont pas inhérents aux options retenues par l’encadrement fédéral.
Comme il y a quatre ans, nombre de professionnels critiques pointent les choix de la FFE…
– Sélection des couples fondée sur 71 points dans deux CRI (alors que le minimum requis préconisé par la FEI est de 68).
– Publication tardive de la short list (août).
– Multiplication des engagements qualificatifs dans les CRI.
– Staff fédéral.
Ces points, factuels, ont eu deux conséquences négatives…
– Les reiners pressentis (long list) ont été maintenus sous pression jusqu’à l’été. Dans l’optique de décrocher leur ticket, ils ont couru aux quatre coins de l’Europe pour assurer leur qualification. On peut se demander si ces nombreuses « sorties » n’ont pas usé prématurément le physique et le mental des chevaux.
– Occupés à se qualifier, les cavaliers n’ont pas eu la sérénité souhaitable pour préparer leurs montures.
Comme toujours après un désastre, chacun déballe son sac et instruit à charge… Tel ou tel cheval était-il au niveau de l’enjeu ? Tel ou tel cavalier a-t-il eu la bonne attitude ? Gardons-nous de relayer des allégations invérifiables ou calomnieuses.
Politiquement…
La présidence de la FFE, comme celle de la République, fondent leurs politiques sur la légitimité des urnes. Peu leur chaut que leur « crédit » s’érode au fil des échecs. Rien ne les oblige à écouter les suggestions ou les reproches de leurs opposants. Nous attendons donc le commentaire officiel sur la prestation des Français sans illusions.
Le succès en toute entreprise, exigeant et volage, récompense qui conjugue audace et courage, travail et talent, sur le mode déterminé. La France n’a plus de succès. Le peuple gronde. Dès lors, de même que les Français pestent contre l’inaptitude de Guimauve le Conquérant à les conduire à la victoire, le microcosme du reining s’agite, grince et pose une question : « En général on ne change pas une équipe qui gagne ! Quid d’une équipe qui ne gagne pas ? ».
Il serait étonnant que la FFE fasse davantage montre d’autocritique que l’Elysée dont on connaît les certitudes inébranlables. Gageons que la tradition française – « le changement dans la continuité » – une nouvelle fois prévaudra pour le plus grand bonheur de la continuité et de ses complices.
Faut-il s’en indigner ? Pour honorer les principes, sans doute. Pour infléchir la ligne fédérale, sûrement pas.
Ce serait aussi vain que d’espérer que le chef des fonctionnaires, déguisé en « Capitaine de pédalo », surfe longtemps sans dommage au cœur des tempêtes. La dernière en date, la publication d’un brûlot vengeur par sa concubine indélicatement répudiée, risque bien de ternir définitivement son image de brave type tellement normal. Le patron de la FFE est beaucoup plus malin. Ce n’est pas lui que l’on prendrait en flagrant délit de procédés « cavaliers ».
Philosophiquement…
Aussi, pour ce qui concerne le bilan sportif de l’équipe de France de reining aux JEM, le sage, délesté de ses chimères, adoptera plutôt un point de vue avec recul, distance, hauteur. Et accueillera la détermination proclamée à mieux faire la prochaine fois (à Montréal en 2018) avec longanimité. La FFE fait bien ce qu’elle veut. N’importe ! Tant que nous pouvons vibrer et applaudir les exploits des stars du reining.
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