Lanuejols (30) – 17 au 20 juillet 2014 – Authentic Cowboys Days – Chapitre 2
Vendredi, lors même que dans la carrière du bas, cutters puis ranch cutters, rivalisaient sans ou avec les rênes, des dizaines d’équipes s’engageaient, dans le manège du haut, dans une infinie succession de go de ranch sorting (objectif : deux cavaliers doivent transférer – le plus vite possible – d’un corral à un autre, séparés par une ouverture, une dizaine de vaches dans l’ordre des numéros qu’elles portent en sautoir). Au fur et à mesure, nous distinguions les candidats les plus sérieux à la victoire nonobstant qu’avec des vachettes espiègles victoire ou défaite tiennent à un poil. Dominique Genais officiait ès qualité de juge avec l’équilibre scrupuleux qui sied à cette fonction.
[imagebrowser id=43]Pendant ce temps là, les ropers affûtaient leur corde. C’est sous un soleil implacable que s’est déroulée la première manche de la compétition de team roping (Un cavalier – le header – cherche à encercler les cornes d’une vachette de la boucle de son lasso et un second cavalier – le heeler – vise à attraper les deux pattes arrière). Epreuve chronométrée très spectaculaire et photogénique. La France s’enorgueillit de compter une vingtaine de ropers fort habiles dans l’exercice.
Dans la foulée, certains se sont livrés à une autre discipline avec lasso : le ranch roping. Dans celle-ci, jugée par Freddy Laval, trois cowboys visent à immobiliser une vache. Elle est directement inspirée des nécessités (soins au bétail) qui rythment le travail quotidien dans les ranchs. Naturellement elle se pratique dans une grande sérénité (« the only way to move cattle quickly is slowly », dollars obligent) donc sans impératif de temps. Le premier cavalier attrape une vache à la tête avec son lasso. Puis, le second encercle du sien ses pattes arrières. Les deux tendent leur lasso respectif. Enfin, le troisième descend de cheval, couche la vache au sol, vérifie les nœuds et, le cas échant, les renoue.
Cette épreuve réunissait notamment, bel esprit, des spécialistes du ranch roping (Antoine Cloux, Fabien Falomir, Luc Giordano) et des experts du team roping : Patrice et Jordan Fabre. Elle s’est déroulée en pleine nature en deux sessions, une le vendredi, une le samedi, là même où paissent les bovins maison.
Place ensuite au team penning… Trois cavaliers doivent trier et conduire trois vaches portant le même numéro dans un enclos et ce, le plus vite possible. Bon, ça c’est la discipline emblématique du tri de bétail à cheval western. L’AFET (Association Française d’Equitation de Travail) a jeté en France ses fondations. Elle compte désormais sur ses listings des spécialistes parmi les meilleurs du monde. L’an dernier la victoire, de haute lutte, était revenue à un trio explosif baptisé opportunément « les Tontons Flingueurs ». Les intimes savent qu’il s’agit de Christian Astruc, Gérard Duthel, Thierry Pittet. On se souvient qu’ils nous avaient inspiré un billet laudatif (voir Newestern #26). Il arrive cependant que l’étoffe dont on couvre les héros ait la couture flageolante. On n’est jamais à l’abri d’un accroc. Qu’il survienne, inopinément, et un Tonton Flingueur devient un Tonton Flingué. C’est ce qui est arrivé à Thierry Pittet qui a connu une entorse à sa légende. Heureusement, il existe, dans le cercle très fermé des Défourailleurs Patentés une indéfectible solidarité. Ainsi, au débotté, Laurent Balembois a-t-il pris la relève de son pote (momentanément) éclopé. Bon on ne va pas en faire un fromage corsé. C’est bien naturel. Question d’honneur. De fraternité virile. Mais, faut que je vous affranchisse… Laurent n’avait pour tout destrier qu’un brave cheval de ranch, modèle appaloosa fondation. Autant vouloir dévaliser Fort Knox avec un canif. Ses petits camarades confiaient volontiers que s’ils parvenaient à défendre leur titre face au revanchisme proclamé des amers Branlitos (les mêmes mais avec vingt cinq printemps de moins) on devrait considérer les Tontons avec un total respect et une admiration sans borne. A la vérité, la certitude de la victoire étaient empreinte de doute. A l’issue de la première journée, les Anciens et les Modernes avaient bouclé un max de vaches. Tout restait à faire. Et moult équipes en embuscade rêvaient de coiffer les stars sur le fil. Suspens !!!
Quelle journée !!! Tous ces cavaliers qui, obsédés par des vaches, des chronos, des lassos… A les supporter, l’adrénaline gagne le plus flegmatique des spectateurs. Bref ! Au terme de two days, tous les cowboys authentiques étaient excités comme puces sur vieux chien. Heureusement, il y avait à manger, à boire, à chanter, à danser… Avec Pierre Lorry aux fourneaux musicaux l’harmonie western comble toujours l’assistance qui oublie qu’elle est fourbue pour guincher jusqu’à l’heure où blanchit la campagne.
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