The Lone Ranger
C’est le Western de l’été 2013 et… Cà le fait grave!
250 millions de dollars ! Tel est le coût d’un blockbuster en 2013… Le réalisateur (Gore Verbinski) est attendu au tournant (et à la caisse enregistreuse). Pour satisfaire les producteurs (dont l’audace est indexée sur les impératifs de leur comptable et de leur percepteur), l’industrie hollywoodienne du cinématographe, croit limiter les risques de flop avec une stratégie qui a la créativité d’une photocopieuse. On prends les mêmes et on recommence, on décline en franchise, on orchestre le retour, puis le retour du retour… Avec Lone Ranger, on a voulu transposer au Far West les recettes fructueuses des Caraïbes avec de vrais morceaux de pirates. En tête d’affiche, Johnny Depp a troqué les atours d’un boucanier pour ceux d’un Indien peinturluré coiffé d’un corbeau naturalisé. Il chevauche en compagnie du héros masqué dans les méandres d’un scénario bondissant, explosif, spectaculaire, limite féerique.
Ce n’est sans doute pas un film pour rats de cinémathèque abonnés à Télérama mais, je l’affirme, un bon public se laisse emporter avec bonheur plus de deux heures dans cette épopée qui tient tout à la fois de la parodie et de l’hommage. Le western de papa (que j’aime tellement) a vécu. Mais ce western (car c’en est un) perpétue la légende du genre avec des épices (effets spéciaux) et des libertés d’aujourd’hui. P’tet bien que John Wayne – au premier regard – eut trouvé la farce un peu iconoclaste. Mais je ne doute pas qu’au second, il eut trouvé amusant et nécessaire que les jeunes continuent à broder sur les mythes de l’Ouest. Et même quand leur imagination débridée les autorise à incorporer au casting quelques extra-terrestres…
Cependant, on sait déjà que nos Amis Américains ne se sont pas précipités dans les salles obscures. Sans doute que les dénigreurs patentés qui ont pignons médiatiques sur étasuniens crédules – la critique (la puissance des impuissants selon Alphonse de Lamartine) est aisée et l’art est difficile – ont descendu l’œuvre avec force jets de fiel. Mais la propension à critiquer sans nuances ne révèle-t-elle pas l’artiste raté ? N’importe, c’est toujours incontournable pour un fan de western de visionner les films qui se situent – avec plus ou moins de fidélité – dans le sillage du genre western riche de chef d’œuvres. Qui a besoin des bavards de profession (intellos aigris au verbe acide) pour établir son propre jugement ?
C’est aussi une opportunité d’enrichir la culture des jeunes générations. Rappelons donc que The Lone Ranger est un personnage de fiction créé par Fran Striker dans les années trente. Les fans de l’époque suivaient ses aventures d’abord sur les ondes (feuilleton radiophonique) puis sur les petits écrans (série télévisée). Défenseur héroïque de la veuve et de l’orphelin, sorte de Zorro mâtiné de Robin Hood, ce Texas Ranger flanqué de Tonto – un native commanche rusé (comme il se doit) et aussi peu bavard qu’Hibou Lugubre – il traque l’injustice.
A ce propos, c’en serait une de bouder ce ranger solitaire.
Au cinéma depuis le 7 août 2013.
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