5/19 – Distinguons les loisirs des amateurs et le sport des pros
Monter à cheval, c’est du sport ou du loisir? Voilà une mauvaise question qui ne peut que susciter la polémique tant chacun a bien le droit de qualifier son équitation comme bon lui semble et même, et surtout, de faire samedi du sport et dimanche du loisir, ou réciproquement. Chacun est libre de son opinion. Voici la mienne.
Le loisir, par opposition au sport, réunit les activités auxquelles on se livre, pendant son temps libre, en dehors de toutes préoccupations productives ou incontournables donc contraintes. Le loisir peut être ludique, sportif, culturel. Les loisirs réparent, divertissent, distraient, édifient. Ils participent de l’équilibre physique et mental de l’individu. L’équitation de loisir est l’apanage des amateurs. Honnêtement, pratiquer une discipline western en compétition, dans les classes non pro ou amateur, relève pour l’essentiel du loisir. Les non pros pourvus de moyens exceptionnels et qui bénéficient de l’assistance d’entraîneurs de grand renom au quotidien, constituent quelques rares exceptions qui confirment la règle.
Le sport, par opposition au loisir, induit les notions de compétition et de performance. La compétition suppose de vaincre ses concurrents. La victoire exige le professionnalisme, spécifiquement dans une perspective de sports business où les enjeux financiers prédominent sur les autres considérations. Ce qui n’exclut pas l’ivresse et le bonheur du succès pour le propriétaire , le « pilote », l’entraîneur, l’équipe, les supporters, les spectateurs. Seuls quelques sports confidentiels et non télégéniques continuent de mobiliser des sportifs désintéressés. Ce qui n’est pas le cas dans le cheval en général, dans le cheval western en particulier. Et pour être tout à fait clair : pratiquer une discipline western en compétition, dans les classes open, relève pour l’essentiel du professionnalisme.
Il est tout aussi légitime et valable de pratiquer l’équitation de loisir ou l’équitation de sport. A chacun de choisir en fonction de sa sensibilité, de ses objectifs, de ses possibilités. Les Français, c’est juste un constat, ont majoritairement choisi de pratiquer l’EW dans une logique de loisir. Ce n’est pas une raison pour opposer les tenants du sport aux partisans du loisir et réciproquement. Chacun est libre d’agir à sa guise conformément à ce que suggère le « western spirit » de nos Amis Américains.