2013 ERCHA French Regional Fall Show

Fred Roux
© Marc Bainaud
Valeille (42) est devenue les 21 et 22 septembre 2013 la capitale française du Reined cow horse. Pour la première fois, des organisateurs de concours, en l’occurrence Saint-Antoine Quarter Horse associé à Guerreiro Stables, ont su réunir une vingtaine de cavaliers pour un show qui a satisfait un double objectif : les deux dernières manches du championnat de France et une belle opération de promotion de la discipline. Le Reined cow horse (ou working cow) est à l’Equitation Western, ce que le « Concours Complet » est à l’équitation classique. Autant dire la discipline la plus belle, la plus spectaculaire, la plus exigeante. Depuis plusieurs années, elle provoque, en France, chez nombre de cavaliers western d’horizons divers, une irrépressible attirance.
[imagebrowser id=28]Les reiners peuvent légitimement avancer, et ils ne s’en privent pas, que sans maîtriser le reining, on ne peut pas gagner en working cow. Les spécialistes des différentes disciplines articulées sur le tri de bétail arguent que, qui ne connaît pas « la vache », ne saurait briller en working cow. Tout cela est vrai. Il convient donc que les tenants du bétail apprennent le reining et que les partisans du reining s’initient aux subtilités du bétail.
Enfin tous les fans de working cow réunis pour se mesurer mais surtout pour partager leur passion…
Newestern n’a eu de cesse ces dernières années d’encourager les cavaliers, de quelques horizons qu’ils viennent, à se retrouver dans une unité de temps et de lieu, pour voir dans l’arène que le meilleur, d’où qu’il vienne, est souvent celui qui a produit au jour J, à l’heure H, la prestation la mieux notée par les juges.
Pour X ou Y voire Z raisons, ce vœu n’a pu être exaucé jusqu’à ce que Didier Michalak, représentant en France de l’European Reined Cow Horse Association (la filiale européenne de la National Reined Cow Horse Association américaine), décide de prendre le problème par les cornes.
En 2013, soutenu par la dynamique et enthousiaste Muriel de Moubray, il décide alors rien moins que de sponsoriser sur les deniers de son élevage – Saint-Antoine Quarter Horse – l’organisation pratique de deux manches du Championnat de France.
Pour attirer un nombre conséquent et représentatif de cavaliers, il choisit un site irréprochable en termes d’accueil, d’infrastructure, de sol : Guerreiro Stable chez Anne-Sophie et Cédric Guerreiro à Valeille (42). Ce faisant, il se donne un argument difficile à contester. Valeille, village entre Clermont Ferrand et Lyon, se situe au centre géographique de notre pays. Tout le monde peut donc s’y rendre sans se ruiner en gas oil ou en racket autoroutier. Ensuite, il fixe un rendez-vous chez un professionnel du reining, un étranger donc aux querelles pichrocolines qui agitent le landerneau du cow horse. Enfin, il déploie un sens aigu de l’hospitalité… Il offre aux cavaliers tous les repas préparés par un as des fourneaux. Si l’on sait que Jacky Molliex, un des sponsors de l’événement, s’est employé à étancher les soifs des convives avec moult fins flacons, force est d’admettre que tout le monde a été plus que bien traité.
Aussi ce qui paraissait, quelques semaines encore avant le 21 septembre, comme une improbable gageure seulement portée par la foi michalakienne qui déplace, sinon des montagnes, à tout le moins les plus méfiants, les plus casaniers ou les plus aquoibonistes, est devenu une fantastique réalité. Une vingtaine de cavaliers ont rallié Valeille pour corroborer ce que nous supputassions…
En règle générale, la victoire revient au couple cavalier cheval le plus affûté, celui qui a su mettre en musique les qualités du cheval associées à la maîtrise du cavalier. D’ordinaire, il y a de fortes chances que les couples qui se sont les mieux préparés prétendent à la victoire. A une nuance près : le facteur bovin. Introduire une vache dans une discipline équestre, c’est comme glisser un grain de sable dans une mécanique horlogère helvète. On a vu les champions manquer l’objectif de leur saison pour une « partenaire » trop espiègle ou exagérément effrontée.
En l’occurrence, on a vu les favoris gravir allégrement les pentes qui mènent aux podiums
Qu’on en juge…
Classe novice horse non pro (samedi et dimanche) > Marie Murat et son cheval I’m A Billy Kid 130,5 et 133 pts
Classe novice horse open (4 partants) > samedi William Coulomb 136,5 pts et dimanche Nicolas Doucet 137 pts.
Classe non pro bridle (11 partants) > samedi et dimanche Michel Mas et son cheval Slashy Quixote 140,5 pts et 137,5 pts.
Classe open bridle (5 partants) > samedi et dimanche Fred Roux et son cheval Shamrock King Jack 1,37,5 et 140 pts.
Il convient, une fois n’est pas coutume, de saluer et de remercier tous ceux qui sont venus essuyer les plâtres de cette première édition d’une finale de championnat. Merci à (par ordre alphabétique) Franck Ayache, William Coulomb, Nicolas Doucet, Michel Escoffier, Yonnel Estival, Cyrille Jubault, Jérémie Mas, Michel Mas, Beryl Michalak, Jacky Molliex, Marie Murat, Romain Murat, Michel Pourras, Andrea Renaud, Jean-Luc Renaud, Andrea Roux, Fred Roux, Dominique Sery.
Egalement faut-il saluer les juges : Eugenio Lattore et Freddy Laval – le stock contractor Philippe Gobet, Charmot Quarter Horses pour les boxes – le photographe officiel Grégory Niro – la pick up woman Olivia Kopp – les cowboys Rémy Da Silva et Raphaël Joannis, le speaker Laurent Strobino, le cuisinier Christophe Soulas, Gabin Laval le maître de la herse, les bénévoles…
Merci à tous ceux qui ont su unir leur force au service d’un intérêt général : la promotion de la discipline « complète »
Grâce à tous ces gens qui ont eu à cœur de porter le working cow hexagonal sur les fonts baptismaux, nous avons désormais, un socle sur lequel bâtir le développement de la discipline.
Une association va être créée, non pour se substituer à l’ERCHA, mais pour orchestrer les concours et plus globalement les journées d’entraînement, les work shops ou les clinics qui seront bientôt programmés chez Guerreiro Stables. « L’objectif est de continuer à promouvoir le Reined cow horse », nous a confié Didier Michalak qui ajoute : « Plus nous attirerons de nouveaux venus, plus les professionnels (enseignants et entraîneurs) auront de cavaliers à initier et à coacher ».
Si comme tout le monde l’espère tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes, des projets très ambitieux pourraient avoir la France pour théâtre. Mais pour l’heure, l’objectif prioritaire, c’est de « transformer l’essai, soit de faire en 2014 un show encore plus excitant pour les cavaliers », indique Didier Michalak.
Nous voulons croire qu’en 2014 tous ceux qui n’ont pu se déplacer s’inscriront en masse dans les concours ERCHA. A cet égard, on peut souhaiter que chacun organise toutes les journées d’entraînement qu’il lui plaira de proposer. On peut aussi et surtout espérer qu’il y aura une concertation entre tous les cavaliers pour tirer les enseignements de ce succès. En effet, si les cavaliers sont prêts à se rendre dans deux concours, il faut organiser deux concours. Trois s’ils s’engagent à s’inscrire dans trois, quatre si etc…
Pas un organisateur ne peut aujourd’hui prendre le risque de réunir une dotation, de louer des vaches et des boxes, de rémunérer un juge, d’investir dans la médiatisation pour faire venir du public, d’organiser toute l’intendance d’un show si les cavaliers ne viennent pas en nombre suffisant. Il vaut mieux organiser un concours qui marche que dix qui ne marchent pas.
Qu’est ce qui a fait le succès du concours de Valeille : accueil, infrastructure (dont sol), accessibilité géographique, qualité du bétail, neutralité du lieu, plaisir… Puissent les prochains promoteurs de concours ERCHA veiller à ce que leurs projets remplissent ces critères.
Vive le Reined Cow Horse en France.
Laissez un commentaire