16/19 – Le look ne doit rien au folklore mais tout a l’efficacité
Bon, on ne serait tout à fait complet si l’on passait sous silence ce que tout le monde voit d’abord et avant tout : la tenue western.
En compétition, elle est obligatoire avec quelques nuances selon les disciplines. C’est normal, c’est traditionnel, c’est identitaire. Est-ce que l’on imagine faire du judo sans kimono ? Il convient donc de respecter et pérenniser l’étiquette western. Rappelons que l’on n’entre pas dans l’arène tête nue.
Mais chaque pièce de l’équipement du cavalier et du cheval a une raison d’être dictée par les conditions de travail à cheval du bétail. Le chapeau protège du soleil et de la pluie. Le foulard de la poussière. Les bottes de tout ce qui pique ou mord (cactus ou rattle snakes). Les chaps et autres chinks des épineux. Les jeans (surtout les Wranglers sans coutures intérieures) sont robustes et commodes. Les chemises, gilets, vestes sont bardés de poches pour glisser tout ce qui peut-être utile : couteau, calepin, trousse de secours, téléphone…
De même les harnachements et la selle visent à rendre pratiques, sûres, efficaces et confortables les heures passées au cul des vaches. Rien n’est gratuit ou folklorique.
Cependant, les cowboys, spécifiquement les vaqueros, aiment à décorer et personnaliser l’équipement du cheval, souvent leur unique possession. La Traditional Cowboy Art Association (TCAA) a été constituée pour défendre et transmettre le patrimoine qui est nourri par des savoir-faire exceptionnels. L’Ouest inspire également les peintres, les sculpteurs, les écrivains, les auteurs de bandes dessinées, les cinéastes. L’Ouest, c’est donc une culture riche, vivante, exaltante. Et Newestern n’aime rien tant qu’à faire écho à leur créations.
Rien n’est gratuit ou folklorique, disais-je. Voilà pourquoi il convient de ne pas confondre les cavaliers western qui sont d’abord et avant tout des cavaliers (nonobstant que nombre d’entre eux écoutent de la country music), pourvus de chevaux de qualité, de techniques équestres issues d’un travail exigeant avec des consommateurs de loisirs d’origine américaine.
La country music et les line dances connaissent depuis quelques années un véritable engouement en France. On ne peut que s’en réjouir. Surtout quand on adore Johnny Cash, Elvis Presley et certains de leurs émules. Ce qui nous semble dommageable, c’est l’amalgame que font constamment les medias généralistes entre ces loisirs festifs et l’équitation western. Dès qu’ils aperçoivent un stetson, ils déploient leur éventail de clichés : « les cowboys sont de retours », « la chevauchée fantastique », « il était une fois dans l’Ouest » etc… Et ces allusions sont parfois empreintes de condescendance. Quant au terme – cowboy – nous savons qu’il qualifie (pour ceux qui votent avec une extrême « gaucherie »), un flic aux manières musclées. Si l’on ajoute que d’autres ou les mêmes entretiennent un antiaméricanisme obsessionnel, on est conduit à déplorer que l’EW en particulier, les passions américaines en général, soient bafouées, déconsidérées, ostracisées.